Est-ce qu’on a une tête de liste, nous ?

Non, le collectif Nous Sommes Pantin n’a pas de tête de liste. Les 47 volontaires qui veulent bien être sur la liste pour l’élection municipale sont pour nous à égalité, et ne se sentent pas investi.e.s d’un pouvoir supérieur à celui des citoyens auxquels, précisément, nous voulons rendre le pouvoir.

Alors que le maire sortant et son opposant de droite entament un concours ridicule de « me myself and I« , nous entendons rompre avec cette personnalisation d’un autre âge. Rompre aussi avec ce système qui permet qu’un édile puisse prétendre accaparer le pouvoir municipal pendant un quart de siècle.

Pourtant, pour pouvoir participer à l’élection, notre liste est dans l’obligation légale de déclarer une tête de liste. Nous avons donc voté en AG lundi 3 février 2020 pour décider du moyen de remplir cette obligation. Une majorité s’est exprimée en faveur du tirage au sort parmi des volontaires. Ce tirage au sort a eu lieu mercredi 5 février parmi une vingtaine de volontaires. Nous avons donc officiellement une tête de liste. Mais nous avons surtout une liste de têtes. Et nous ne refuserons pas d’être la liste en tête.

Fédérer à l’échelle d’Est-Ensemble les initiatives municipalistes

A l’issue de l’Assemblée des communes libres à laquelle nous avons participé ces 18 et 19 janvier à Commercy, nous proposons de réfléchir au fait que les démarches de démocratie directe ne se limitent pas à la seule échelle communale. En effet, les changements législatifs successifs concernant l’administration territoriale (loi Notre, loi Maptam,..) ont accentué la centralisation des compétences stratégiques à une échelle supra-communale officiellement pour des raisons d’optimisation et d’efficacité des politiques publiques. 

Nous faisons le constat qu’il est de plus en plus difficile de comprendre et d’identifier les incidences de son vote : en 2014, bon nombre de citoyens ne savaient pas qu’ils élisaient des conseillers communautaires en même temps que des conseillers municipaux. 

En 2020, cette situation a empiré, car il s’agit d’élire non seulement des représentants à l’échelle du Grand Paris, mais aussi des conseillers municipaux qui désigneront, sans aucun contrôle, les conseillers communautaires pour l’établissement public territorial (EPT) d’Est-Ensemble. 

Or, nous rappelons que tout ce qui touche à l’emploi, au développement économique, à la culture, à l’aménagement urbain du territoire, à l’action publique dans les quartiers populaires,  à l’environnement, à la gestion des déchets, etc., est​ géré à l’échelle d’Est Ensemble. 

Toutes ces questions seront ainsi traitées par des personnes désignées indirectement pour occuper un mandat, donc même pas élues pour cette fonction, qui décideront pour tout le monde sans en rendre compte à personne. De fait, aucun des conseillers communautaires actuels n’a fait de bilan de mandat ; d’ailleurs, qui étaient-ils ? Peu d’entre nous connaissent seulement leur nom ou leur visage.

C’est pourquoi nous invitons les initiatives municipalistes du territoire à ouvrir une discussion sur ce sujet dans le cadre des élections municipales et à défendre l’idée que doivent être  débattus et réappropriés dans les assemblées populaires de quartier​ y compris les sujets liés aux compétences déléguées à Est-Ensemble.

Par ailleurs, nous proposons la tenue début février d’une réunion entre toutes les personnes ou collectifs que ces questions concernent et intéressent.

Thibaut, Gaëlle, Nadège, Marjorie du collectif Nous sommes Pantin

Gianni & Nicole, Gilets jaunes de Noisy-le-Sec

Quelles réponses de la mairie au Collectif Pantin Impulsion ?

Des Pantinois.e.s se sont réuni.e.s dans le Collectif Pantin Impulsion, composé d’une trentaine de réservataires dans le programme VEFA Impulsion du 30-35 avenue Edouard Vaillant à Pantin. Ces personnes qui avaient pris de nombreuses dispositions, financières, professionnelles, et familiales, depuis la réservation en juin 2019, ont appris le 17 janvier 2020 que la mairie allait dénoncer le 4 février prochain devant le conseil territorial d’Est Ensemble la concession accordée au promoteur. Elles ont été mises devant le fait accompli et n’ont obtenu aucune réponse à leurs questions quant à la suite de ce projet qui devait permettre à plusieurs familles pantinoises d’accéder à la propriété dans un contexte de spéculation immobilière et de gentrification qui oblige nombre de Pantinois.e.s à partir.

Que va-t-il également advenir du Centre Municipal de Santé qui devait s’installer dans ces lieux ? Un nouveau CMS, ce n’est pas du luxe à Pantin !

Bien sûr, nous ne pouvons nous prononcer sur le fond du litige qui oppose le promoteur à la mairie, et nous n’avons pas vocation en tant que collectif citoyen à défendre les intérêts de grands groupes privés. Mais on peut se demander quel retard dans la réalisation de l’écoquartier des 4 Chemins cette décision pourrait causer. A l’heure des bouleversements climatiques, la transition écologique ne devrait-elle pas être une priorité absolue ?

Bertrand Kern, maire de la ville depuis 19 ans, qui brigue un nouveau mandat, doit apporter des réponses aux Pantinois.e.s et cesser de laisser les personnes concernées dans l’angoisse. Notre collectif Nous Sommes Pantin veut pour sa part en finir avec cette façon de faire et propose aux Pantinois.e.s de prendre part directement aux décisions qui les concernent. Nos vies ne sont pas des variables d’ajustement.