Aujourd’hui nous sommes dimanche et nous sommes en colère.

Dimanche, 35ème jour d’un confinement dont les jours ne sont pas des dimanches pour tout le monde. Pour la 35ème fois, nous nous réveillons ce matin en colère.

Nous sommes en colère de savoir que de nombreuses personnes ont perdu la vie car les conditions dans lesquelles elles ont dû aller travailler ne leur permettaient pas de respecter les gestes barrières.

Nous sommes en colère, car les gouvernements se cachent en brandissant un drapeau vantant la solidarité des française.es, solidarité mise en place par tous les gens d’en bas, tous les gens d’habitude méprisés, qui depuis 35 jours, n’agitent pas leurs mains seulement le soir à 20h, mais toute la journée… Coudre des masques dans des tissus de fond de placard et les distribuer gratuitement à celles et ceux sans lieu de confinement, collecter des denrées pour celles et ceux qui n’ont plus pu remplir leur frigo dès le jour 6 du confinement… Oui les petites gens qui n’ont pas attendu 35 jours pour se dire qu’il allait falloir s’aider pendant cette crise sanitaire et sociale.

Nous sommes en colère car quand, depuis trois semaines à Pantin, de nombreuses associations se démènent pour aller à la rencontre de toutes les personnes plongées dans la précarité et leur venir en aide, il a fallu 33 jours à la mairie de Pantin pour promettre 60 euros environ en bons d’achats alimentaires par enfant par famille en difficultés. Deux euros par jour, pour trois repas par jour.

Nos sommes en colère, car la mairie n’a pas cherché à défendre la tenue de ses marchés auprès du préfet, ce qui permet pourtant à un grand nombre d’entre nous de bien manger, à bas prix. Ce qui permet à de nombreux producteur.ices ou revendeur.euses de ne pas perdre de stock. Ce qui permet de faire vivre des familles, plutôt que d’enrichir encore de grandes entreprises.

Et oui, nous sommes en colère, car les grands supermarchés proposent aux revendeurs forains et producteurs, productrices de la région… 10 centimes par salade ! C’est bien plus cher que nous les payons, nous, les salades du gouvernement et des mairies qui ne cherchent pas à lutter !

Nous sommes en colère, car le gouvernement nous divise en nous demandant de ré-ouvrir les écoles alors qu’il n’y a qu’un médecin scolaire s’occupant de 12 000 enfants environ, 200 enfants n’ont parfois qu’une dizaine de toilettes pour se soulager tout au long de la journée, les directeurs et directrices courent après les demandes de stock de savons, quand il n’y a pas des coupures d’eau, enfin les femmes et hommes de ménage se démènent pour nettoyer tout un étage si ce n’est plus, tôt le matin ou tard le soir, et souvent seul.e, en une petite heure top chrono. Les réfectoires retrouveront l’appétit des enfants. Des réfectoires de cantines bondées où les enfants pantinois ont commencé à apprendre l’entraide… s’aider pour se servir de l’eau, se passer le plat, aller chercher un bout de pain… Allons-nous devoir demander aux enfants de ne plus s’aider de peur de se contaminer ?

Cette réouverture divise, car nous aimerions toutes et tous que les cours d’écoles résonnent de rires d’enfants, mais à quel prix pour la santé de leurs familles ?

Nous sommes en colère, car la ville de Pantin compte sur son territoire de nombreuses entreprises de luxe… et nous attendons toujours leurs gestes de solidarité.

Aujourd’hui nous sommes en colère, mais nous sommes fièr.es de tout ce que les associations de la ville font pour maintenir le lien, aider les personnes les plus vulnérables, sans aucune aide de la mairie… ah si, des sacs plastiques à son effigie, et des likes sur Facebook.

Nous sommes en colère.

Nous sommes Pantin.

Nous sommes confiné.e.s, mais Nous Sommes (toujours) Pantin

Bonjour toutes et tous,

Nous venons de terminer tant bien que mal la première AG post élection… Nous vous enverrons au plus vite le compte rendu.
Nous entrons dans une période un peu compliquée pour NSP.
En effet, nous avons fait un score non négligeable, et nous avons même un siège au conseil municipal. Tout cela soulève beaucoup de questions, donne matière à débattre sur la suite du collectif, et nous devons prendre des décisions !

Nous, ce qu’on aime c’est se retrouver autour d’une table ou dans la rue, partager, échanger des idées comme des assiettes de frites, et agiter les mains pour dire que l’on est d’accord… or le contexte ne le permet pas du tout.

Alors on tente… Watsapp, Skype, Framavox, Framatalk, Discord, Zoom… on teste, on expérimente, on recommence ou on abandonne… mais on va apprendre !

Le problème c’est que cela risque de laisser quelques personne sur le bord, celles et ceux qui sont allergiques à l’informatique, celles et ceux qui travaillent dans la santé… ou qui ont des proches fragiles… celles et ceux qui n’ont pas le temps car, garder des enfants et être en télétravail en même temps c’est compliqué, alors le soir la conférence téléphonique… ce n’est pas hyper excitant !

Alors nous essayons au maximum de communiquer sur tout… mais par exemple aujourd’hui, le réseau Frama était saturé et le mail d’invitation à l’AG envoyé sur la framaliste est arrivé dans les boites bien trop tard.

Ce long message pour dire que Nous Restons Pantin, même après la campagne, nous continuerons de construire ensemble, et si toi, ou toi, ou lui, ou elle, si vous et eux, toutes et tous, quoi… si quelqu’une se demande ce qu’il se passe, les projets pour la suite, les envies, l’organisation… Qu’il le dise ! Qu’elle le dise !

Des cœurs avec les doigts pour ne pas se serrer la main ni s’embrasser !
Prenez soin de vous.